1988
L’année d’or – La Liberté
Cette année, l’esclavage est aboli au Brésil par la Lei Auréa mais la capoeira reste interdite.
Certains capoeiristes ayant été affranchis de leur condition d’esclave sont alors libres mais n’ont rien, ils sont livrés à eux-mêmes dans la misère de la rue. Ces affranchis mais néanmoins capoeiristes se servent alors de leur art pour voler. Il vient même un temps où certains criminels coinces des lames de rasoirs entre leurs orteils ou utilisent des « petropolis », sorte de gourdin, dans les affrontements ou pour se faire respecter. Les rodas n’existent pas encore à cette époque.
A ce moment là, bien qu’ayant fait de nombreux adeptes tels des immigrants portugais, des policiers, des intellectuels et bien d’autres, la capoeira souffre de son image de lutte des noirs, des pauvres et des criminels et sera reniés pendant près de 40 ans.
L’année 1889 marque l’entrée de la république dans le régime politique brésilien et voit le renforcement de la chasse des capoeiristes par la société bourgeoise, qui imposait des lois interdisant cette pratique !
Le 11 octobre 1890, on inséra dans le Code Pénal du Brésil le décrêt nº487 qui établissait au chapitre XIII :
- Article 402 – Faire dans les rues et places publiques des exercices d’agilité et d’habileté corporelle connue par la dénomination de capoeiragem : est prévue une peine de 2 à 6 mois de réclusion. Paragraphe unique – Est considéré comme circonstance aggravante appartenir à un groupe, une bande ou une “Malta”. Aux chefs ou têtes dirigeantes de ces groupes la peine imposée se voit doublée.
- Article 403 – En cas de récidive, sera appliquée au capoeiriste, comme peine maximale, la sentence de l’article 400 (réclusion pour 3 ans, dans les Colônias Penais e Presídios Militares situées à la frontière).
- Article 404 – Si durant la pratique de la capoeira, il s’y commet un homicide, s’il y a : blessure corporelle; outrage au pouvoir public ou d’un particulier; perturbation de l’ordre, de la tranquillité et de la sécurité publique; ou sont retrouvées des armes, les peines encourues seront celles prévues par la loi pour de tels crimes.
Face à ce décret, nombre de capoeiristes furent poursuivis par la police puis mis en prison. C’est à cette époque que la capoeira a failli réellement disparaître bien qu’elle reste tolérée en milieux fermés.
Sommaire du dossier sur l’histoire de la capoeira :
- 1 – L’émergence
- 2 – La rébellion
- 3 – La répression
- 4 – La liberté
- 5 – La légalisation
- 6 – L’expansion
- 7 – Conclusion